[Opinion] Comment la transformation numérique brise les barrières
Publié le 5 juillet 2017

Il est intéressant de voir comment les frontières disparaissent entre plusieurs concepts et donnent lieu à de nouveaux échanges collaboratifs entre différents systèmes verticaux et activités. À l’occasion du Perspectives Day de cette année, François Deprez, Directeur général de GS1, nous a donné un aperçu fascinant du thème de la disparition des frontières, ainsi que des difficultés et des conséquences qui en découlent et auxquelles nous sommes confrontés.
Les frontières qui existaient habituellement tendent à disparaître dans plusieurs domaines, aussi bien dans le monde de l’entreprise que dans notre quotidien. M. Deprez a illustré cette idée à l’aide de plusieurs exemples concrets et probants dont vous trouverez le résumé ci-dessous.
- Aujourd’hui, on assiste incontestablement à la disparition des frontières entre les environnements physique et numérique. Tandis que les précédentes générations pouvaient faire la différence entre ce qu’elles considéraient comme « physique » et « numérique », les plus jeunes générations intègrent naturellement ces deux concepts dans leur quotidien. En y réfléchissant, la vue et l’imagination se situent dans la même partie du cerveau, donc techniquement, nous sommes réellement prédisposés à comprendre le monde numérique. Ces temps-ci, la technologie regorge d’innovations, ce qui nous a amenés à voir le numérique comme un élément faisant « normalement » partie de notre monde.
- De même, la séparation entre la technologie et l’être humain a considérablement été réduite avec l’idée de l’« humain augmenté ». Le film « Her » du réalisateur Spike Jonze sorti en 2013 illustre parfaitement la facilité avec laquelle la technologie semble presque douée de conscience. Tomber amoureux d’un robot ne semble plus relever de l’improbable, en particulier lorsque ce robot voit, entend et réagit comme le ferait un être humain. D’ailleurs, qui n’a pas déjà essayé de poser une question idiote à Siri dans l’espoir d’obtenir une réponse amusante sur le ton de la plaisanterie ?
- La distinction entre produits et services est également brouillée et la limite entre les deux n’est plus très nette. L’Apple Watch, par exemple, associe produit, service et marque. Il est du même coup difficile de dire s’il s’agit simplement d’un gadget ou d’un produit/service qui a une véritable raison d’être. Google est aussi un très bon exemple : le produit EST un service. Prenons un exemple encore plus pertinent qui va vraisemblablement agiter la concurrence : la Health Box de la marque Under Armour, qui illustre parfaitement la disparition de ce type de distinction. Il s’agit d’un produit qui est en fait un service capable d’extraire et d’analyser des données pour déterminer comment vous vous sentez !
- De nos jours, la barrière qui sépare l’entreprise et le client semble elle aussi se gommer, étant donné que nous sommes tous par nature à la fois acheteurs et vendeurs, clients et fournisseurs.
- Les entreprises et les médias évoluent également côte à côte à un rythme effréné et se font une publicité mutuelle. Un magasin physique peut susciter l’engouement grâce à des actions publicitaires efficaces, tandis que les propriétaires d’enseignes utilisent désormais différents supports médias comme Facebook Marketplace et Amazon Studio pour attirer la clientèle. Les acteurs de ces services n’appartiennent ni au camp des distributeurs ni à celui des médias, puisque la distinction entre les deux est en train de disparaître complètement.
Les frontières ne vont cesser de s’estomper et bien évidemment, ces changements s’accompagnent toujours de leurs propres difficultés et conséquences. Nous pouvons affirmer avec certitude que la supplychain simple et unidimensionnelle n’existe plus et que nous évoluons désormais dans un monde où la supplychain est devenue un réseau de création de valeur.
La collaboration est véritablement indispensable pour les entreprises. C’est une notion qui conserve son lot de complexités car elle implique que plusieurs entreprises partagent leurs données et ressources. Il existe une véritable pression qui pousse à l’abandon de la plateforme intermédiaire au profit d’une plateforme collaborative partagée où l’accessibilité et la visibilité sont améliorées. L’accessibilité pose également le défi de la notion d’ubiquité, dans lequel le besoin de rendre tout accessible à tout moment revêt une importance croissante. En outre, l’utilisation d’un produit n’est plus le principal critère de valeur que nous devons prendre en compte. Nous devons également considérer la façon dont il est livré, ce qui engendre encore une difficulté marketing de taille.
Nous avançons rapidement vers un monde radicalement différent dans lequel les entreprises sont confrontées à la nécessité d’emprunter la voie de la « collaboration » et du « partage » si elles ne veulent pas rester sur la touche.
GS1 est une organisation mondiale à but non lucratif qui rassemble tous types de chefs d’entreprise avec l’objectif de capturer les informations et de veiller à leur partage. L’organisation a pour principale mission de faciliter l’échange d’informations à l’échelle mondiale et d’aider les entreprises à conserver une longueur d’avance, en étant résolument tournées vers l’avenir.