Blockchain : quels usages pour la Supply Chain agroalimentaire ?

Publié le 28 novembre 2017

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Badoc
Isabelle
Product Marketing Manager chez Generix Group
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Chaîne D'approvisionnement

La blockchain est bien partie pour devenir la technologie sur laquelle il faut miser dans l’industrie agroalimentaire. Pourquoi ? Parce qu’elle facilite l’échange des données entre professionnels, et pourrait avoir un fort impact sur la supply chain. Comment fonctionne-t-elle ? Quels en sont les avantages concrets pour le secteur de l’agroalimentaire ? Quels acteurs mobilise-t-elle ? Éléments de réponse.

Blockchain et industrie agroalimentaire : le secret d’une union qui marche

La technologie blockchain peut être utilisée afin d’améliorer la traçabilité et la qualité des produits, en fournissant des informations fiables sur leur origine et leur état. Objectif : proposer des aliments toujours plus frais et rassurer le consommateur.

Pour ce faire, la blockchain repose sur trois principes fondamentaux :

  • La transparence : les données échangées étant accessibles par tous, la blockchain permet de lutter contre l’opacité des supply chains. Les acteurs de la chaîne logistique peuvent en effet y inscrire chaque étape du processus de fabrication d’un produit alimentaire, depuis sa production jusqu’à son lieu de vente. Cette traçabilité assure l’identification de problèmes éventuels – contamination des produits, incident dans la chaîne du froid – et permet d’intervenir quasi-instantanément.

  • La rapidité et la sécurisation des échanges : avec la blockchain, les informations sont échangées en seulement quelques minutes, une fois leur fiabilité validée, et sont dupliquées sur plusieurs réseaux pour en assurer la sécurité.

  • La collaboration entre utilisateurs : le mode de fonctionnement de la blockchain favorise la collaboration entre les différents maillons de la supply chain agroalimentaire. Les informations échangées sont en effet vérifiées par les utilisateurs du dispositif, puis elle peuvent être consultées par les producteurs, distributeurs, voire même les consommateurs des aliments.

 

Blockchain dans l’agroalimentaire : des avantages pour tous les acteurs

Avec l’implémentation d’une blockchain, tous les acteurs de la chaîne agroalimentaire (producteurs, fournisseurs, transformateurs, distributeurs, détaillants, régulateurs et consommateurs) peuvent obtenir un accès autorisé à des informations connues et fiables concernant l'origine et l'état des produits d'alimentation. Et chacun aurait beaucoup à y gagner :

  • Les producteurs : avec une blockchain, toute tentative de modification d’un produit pourrait être immédiatement détectée, transmise au producteur, et ainsi être évitée avant de parvenir au distributeur. La transparence de la blockchain peut également pousser certaines filières vers des pratiques plus éthiques et responsables (en pêche industrielle par exemple).

  • Les distributeurs : si un produit non-désiré arrive par erreur dans les rayons, il pourrait être facilement identifié et retiré. Aujourd’hui il faut plusieurs jours, voire des semaines, pour remonter le long de la chaîne d’approvisionnement (comme on a pu le constater durant l’été 2017 avec l’affaire des œufs contaminés en Europe). Avec la blockchain, la remontée d’information pourrait être immédiate, évitant ainsi de coûteux retraits de lots entiers quand seuls quelques produits sont incriminés.

  • Les consommateurs : la transparence qu’offre la blockchain est un élément rassurant pour les consommateurs. Ils ont en effet l’assurance qu’une étiquette « dit vrai », et peuvent adapter leur consommation en fonction de leurs besoins spécifiques – préférence de provenance, conditions d’élevage ou de culture, etc.

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Une méthode testée et approuvée par les géants de l’alimentaire

Difficile, pour l’heure, d’avoir accès aux informations contenues dans la blockchain agroalimentaire. Par exemple, impossible d’identifier un point précis de contamination des produits, et évaluer les pertes de marchandises peut demander des semaines.

Mais bien que la technologie soit encore à un stade de développement embryonnaire, des tests ont été réalisés par les géants du secteur pour vérifier sa viabilité. Dix groupes agroalimentaires – dont Nestlé, Unilever, Walmart, Dole, Driscoll’s, Golden State Foods, Kroger, McCormick and Company, McLane Company et Tyson Foods – ont ainsi intégré la blockchain pour travailler sur la traçabilité des denrées périssables et prioriser les domaines où la technologie pourrait être utile.

Et les résultats sont à la hauteur des espérances. Walmart, qui a mené une étude de faisabilité en 2016 de la blockchain sur la viande de porc en Chine, peut en témoigner : la multinationale a annoncé en juin dernier avoir mis seulement quelques minutes pour retracer l’origine de ses produits, contre plusieurs jours auparavant. Dans les données suivies figurent l’origine du produit, le numéro de lot, des informations sur l’usine et les méthodes de traitement, mais aussi la date d’expiration, la température de conservation, ou encore des détails sur la distribution.

Un processus également entamé par Carrefour, qui a annoncé en février 2017 l’utilisation à venir de la blockchain dans sa chaîne logistique, afin d’assurer la transparence de ses filières animales.

Source image à la Une : Flickr Creative Commons – Sean Gregor