Logistique et transports : bientôt l’uberisation ?

Publié le 24 mai 2018

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Rédigé-par-Christophe-Deflorenne
Deflorenne
Christophe
Transport and Logistic expert, TMS Product Owner
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Entrepôt
3PL

Avec Uber, service de mise en relation entre particuliers et chauffeurs privés, est né le terme d'uberisation. Basé sur le principe de l’économie collaborative, le phénomène s’étend aujourd’hui à tous les secteurs économiques. Le transport et la logistique sont-ils à leur tour menacés par des offres de services moins coûteuses et plus faciles à mettre en œuvre ? État des lieux et conclusions à tirer de cette tendance à la digitalisation des services. 

Pourquoi une uberisation dans le transport et la logistique ?

En s’appuyant sur la digitalisation, l'uberisation des services de transport vise à localiser des véhicules à tout instant pour leur proposer des missions. Objectif : optimiser leur utilisation tout en répondant aux contraintes de l’expéditeur d’un produit et de son client.

Si l'uberisation s’attaque aujourd’hui à la logistique et au transport de marchandises, c’est parce que le modèle d’organisation traditionnel semble arrivé au bout de ses performances. Pourtant, tous les acteurs du secteur ne sont pas encore équipés d’outils d’optimisation des tournées et de géolocalisation. De nombreux bénéfices pourraient être tirés par les entreprises avec la mise en place de telles solutions.


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Deux types de clients sont principalement concernés par l'uberisation des services de transport et logistique :

  1. les prestataires logistiques, dits 3PL (troisième partie logistique), qui devraient pouvoir réaliser des économies grâce à l’optimisation de leur fonctionnement ;
  2. les industriels (chargeurs) et distributeurs, pas nécessairement engagés dans une démarche d'uberisation mais indirectement impactés par le biais des 3PL.

 

Quel impact dans le secteur des transports ?

Aujourd’hui, l'uberisation dans le domaine des transports satisfait essentiellement les besoins ponctuels des entreprises. Pour les trafics réguliers et les transports spécifiques (de produits frais ou dangereux, par exemple), les expéditeurs privilégient encore le recours à des prestataires traditionnels. Il est cependant certain que l’arrivée de nouveaux acteurs proposant des services fortement digitalisés va obliger les transporteurs « classiques » à repenser leur offre pour rester concurrentiels.

Du côté des commerçants et responsables de plateformes e-commerce, très sensibles à la qualité du service client, le recours à des offres uberisées reste marginal. En situation de concurrence très forte entre les enseignes, les vendeurs préfèrent encore ne pas courir le risque d’une insatisfaction du client.


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Une phase d’observation dont il faut tirer profit pour optimiser ses services

Pour l’instant, les prestataires 3PL sont en phase d’observation de l'uberisation dans les transports, dont ils testent les solutions en tant que clients. Ces plateformes seront-elles demain la propriété des 3PL ? Impossible de le prédire.

Quoi qu’il en soit, on constate aujourd’hui la nécessité pour les acteurs d’intégrer le numérique à leur modèle économique. Et ce, pour : 

● gagner en productivité grâce aux logiciels d’optimisation des tournées dont disposent déjà certains transporteurs ;
● améliorer l’expérience client avec plus d’interactivité, de précision et de fiabilité dans les livraisons ;
● réduire l’effort fourni par le destinataire du colis en installant des consignes automatiques comme PickUpServices et Abricolis, en livrant dans le coffre des voitures comme le proposent Amazon et DHL en Allemagne, ou encore en autorisant les livraisons sur le lieu de travail.

 

Source image à la Une : Pixabay – skitterphoto