Gestion partagée des approvisionnements : une réponse aux défis d'aujourd'hui ?

Publié le 10 octobre 2022

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Collaboration B2B

Le début de la décennie 2020 aura mis à rude épreuve les capacités de résilience et de résistance des chaînes logistiques. Entre la crise sanitaire et économique, les périodes de confinement, le Brexit ou encore la guerre en Ukraine, les entreprises ont dû faire preuve de flexibilité et adapter leur supply chain à la variabilité des flux qui y sont liés.

Concernant l’offre de services, tous les fournisseurs ont été touchés par des retards ou des arrêts des approvisionnements, des problèmes de disponibilité des moyens de transport ou logistiques. De nombreuses entreprises ont dû par ailleurs concilier des difficultés en matière d’offre de services avec une forte augmentation de la demande. Face à ces défis, la gestion partagée des approvisionnements pourrait apporter des réponses adaptées.

Quels sont les défis majeurs du secteur logistique ?

Avec les différentes crises de ces dernières années, la chaîne logistique est en plein bouleversement et en pleine évolution. Le nombre de flux est en croissance et de nouveaux défis apparaissent.

La réduction de l'impact environnemental. Les grandes entreprises et la chaîne logistique sont régulièrement pointées du doigt comme étant des facteurs de pollution importants, ce qui va à contre-courant des nouvelles attentes des consommateurs. Les enjeux de la logistique pour l’avenir devront obligatoirement tenir compte du développement durable. 
Les lois et les règlements se multiplient dans ce sens et les entreprises vont devoir s'y adapter. C'est le cas par exemple des Zones à faible émission (ZFE). Actuellement au nombre de 8 en France, on en comptera 40 d'ici à 2025. A cela s'ajoute l'interdiction de la commercialisation de véhicules neufs à essence ou diesel à partir de 2035, votée par le Parlement européen le 8 juin 2022. Des mesures qui ne font que renforcer l'élan général et la surveillance des consommateurs à l'égard des impacts environnementaux des entreprises.


L'augmentation des prix des carburants. Depuis plusieurs années, l’évolution du prix du carburant représente un facteur de difficulté pour les entreprises de transport. Déjà en 2021, le prix du litre de gazole avait augmenté de 45 % et celui du GNV (Gaz Naturel pour Véhicules) de 250 %, selon l’Organisation des Transporteurs Routiers Européens. Depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, les prix ont continué de s’envoler. Cette hausse des prix du carburant entraîne des conséquences importantes sur le secteur du transport routier dans lequel ce poste de dépense peut représenter jusqu’à 25 % des coûts.

Limiter le gaspillage. Les consommateurs sont aujourd’hui deux fois plus sensibles au gaspillage alimentaire. Alors que cette problématique ne préoccupait que 33% des Français en 2020, ils sont, deux ans plus tard, 72% à la prendre en compte. De leur côté, industriels et distributeurs doivent mettre les bouchées doubles pour limiter au maximum leur gaspillage de denrées alimentaires et non-alimentaires. En effet, selon un rapport publié par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement en mars 2021, le gaspillage lors des phases de production, conditionnement et de transport, représente pas moins de 1,5 milliards de tonnes. Il s’agit donc d’un enjeu incontournable pour tous les acteurs de la supply chain.  

Dans ce contexte économique, social et environnemental imprévisible et incertain, l’heure est aux changements. De nouvelles solutions doivent être étudiées pour améliorer les performances, et mieux répondre aux nouvelles exigences de la supply chain, et des consommateurs. Des réponses se trouvent notamment dans le développement de la gestion partagée des approvisionnements.


Qu'est-ce que la GPA ?

La gestion partagée des approvisionnements est une stratégie de réapprovisionnement en continu. Son objectif ? Améliorer la disponibilité des produits en linéaire tout en réduisant les stocks. Dans une démarche collaborative, le fournisseur devient co-responsable des approvisionnements. Sur la base des informations transmises par le distributeur, il intervient seulement quand les linéaires sont proches de la rupture, et non plus à date fixe. Dans ce schéma, il s’agit de passer d’une logique de flux poussés à une dynamique de flux tirés. La GPA offre de nombreux avantages aux industriels et aux distributeurs pour intervenir au mieux dans une supply chain toujours plus complexe. 


Quels sont les bénéfices de la GPA ?

Améliorer le pilotage des activités logistiques et déléguer la charge d’approvisionnement. Côté industriel, tous les processus de l’entreprise peuvent être synchronisés : fabrication, stockage, transport, etc. Guidés par la consommation réelle, les prévisions et les approvisionnements s’affinent. Les effets positifs se ressentent sur les opérations logistiques, les niveaux de stock, les achats de matière première et la satisfaction du consommateur.

Diminuer les volumes de stock et les besoins en fonds de roulement. La réduction des stocks entraîne une baisse automatique du besoin en fonds de roulement. Les flux financiers et la gestion de la trésorerie en sont, de fait, facilités. Chez le distributeur, la GPA permet de réduire les stocks tampons : la baisse peut s’élever jusqu’à 30 %. 

Augmenter les volumes d’affaires. Dans 68 % des cas, une rupture de stock se traduit par une vente perdue. Réduire le taux de rupture implique donc une augmentation des ventes. 

Optimiser le transport et réduire les coûts d’acheminement. La GPA permet d’améliorer le taux de remplissage des camions, d'organiser la livraison de palettes complètes, de mixer différentes catégories de produits et d’augmenter la fraîcheur des produits avec des livraisons plus fréquentes. Résultat : la baisse des coûts de transport générée peut aller de 5 à 10 %. 

Réduire les émissions de gaz à effet de serre. Avec une amélioration de 85 à 100 % du taux de remplissage des camions, le nombre de kilomètres parcourus pour acheminer les marchandises se réduit considérablement. 

Réduire les retours, les reliquats de commande et le gaspillage. En ayant la main sur les approvisionnements, l’industriel peut aligner ses capacités à la demande réelle. L’amélioration des taux de service agit directement sur les dommages client et les invendus, tout en limitant les reliquats de commande particulièrement coûteux. 

Optimiser les opérations promotionnelles. Les périodes de promotion génèrent des situations tendues. En cause ? Des problématiques de planification et de codification, et des volumes nécessitant réactivité et substitution en cas de pénurie. Dans ces moments délicats, la collaboration rapprochée prend tout son sens et voit les bénéfices de la GPA décuplés. 

Perfectionner la collaboration entre industriels et distributeurs et le Category Management. Avec la GPA, la relation entre les entreprises s’oriente davantage vers un partenariat visant à réduire les coûts et améliorer les taux de services. Les organisations collaborent plus étroitement. Les tableaux de performance sont mieux partagés et la connaissance du client final affinée. De fait, il devient plus facile de mettre sur le marché de nouveaux produits et d’ajuster les assortiments.

Dans le domaine de la supply chain, la GPA est un exemple phare des bénéfices pouvant être attendus de la collaboration. D’autres solutions peuvent se combiner à la GPA pour en maximiser les bénéfices. C’est dans cette optique qu’a été développée l’offre Generix Collaborative Replenishment (GCR) permettant aux vendeurs de proposer une offre d’approvisionnement optimisée, tout en augmentant la productivité des utilisateurs, et les performances métiers.  En outre, il est possible d’aller encore bien plus loin dans cette logique de mutualisation avec le pooling, aussi appelé GMA, qui ajoute une collaboration entre les industriels eux-mêmes.

Pour aller plus loin : la GMA 

La gestion mutualisée des approvisionnements (GMA) est une déclinaison de la GPA qui consiste à regrouper différents industriels autour d’un même processus d’approvisionnement. Lorsque ceux-ci ont le même client et lieu d’acheminement, ils peuvent engager une démarche de collaboration logistique. La GMA améliore le taux de remplissage des camions, permet de multiplier la fréquence des livraisons et favorise la mixité des chargements. Le taux de service peut ainsi être au plus près de la demande. Et si l’avenir en matière de gestion des approvisionnements était à la mutualisation entre enseignes concurrentes ?